Une partie de campagne

Un ilôt de verdure au milieu d'une plaine de mâche,
Une grande maison de bois et des hôtes accueillants
Quelques couvre-chefs, des feuilles et des stylos, une tablée d'écrivains amateurs, il n'en fallait pas plus pour mettre en branle notre imagination, le soleil revenu, le muscadet et le beurre blanc ont sans doute aidé les timides à faire leurs premiers pas en terre d'écriture, c'est ainsi que sont nées nos oeuvres collectives d'un après-midi de printemps.

Marie-Annick
 

Elle coule, Elle coule, elle s'en va, elle revient, suivant la marée. Parfois elle s'étale, elle remplit l'espace.
Elle bruisse sur le sable et ses vaguelettes pleines d'écume blanche lèchent ses pieds. Plaisir de marcher sur le bord en enfonçant les orteils dans le sable.
Toujours guetter la marée basse, les jours de grand coefficient. Partir à l'aventure, rateau et seau à la main. Espérer ramener de quoi ravire les papilles des habitants de la maison.
C'étaient toujours les mêmes qui devaient se taper la corvée de la pêche pour nourrir la Communauté. Ceux qui restaient au chaud se gargarisaient d'éloges devant la beauté que nous offrait la Nature, mais n'allaient jamais l'affronter. Quoi de plus difficile d'aller appâter un crabe qui se moquait copieusement de nous !
Fort heureusement, Marie ne craignait jamais d'affronter la Nature. Ce matin, encore, elle avait du parler au grand lièvre et était restée muette face à la faconde de ce dernier.
Mais heureusement Roger lui avait ramené quelques étrilles, des moules, et aussi une araignée. Là, de quoi faire une belle salade.
C'est la Communauté des 17 amis qui avait fait la salade, cependant que Marie continuait à converser avec le grand lièvre et que Roger se reposait après cette difficile pêche. C'était bien bon de discuter avec le lièvre qui maintenant se faisait la paire.
Trève de balivernes, il fallait retourner à la pêche pour nourrir la Communauté. C'était urgent ! 
Après, la marée commençait à remonter : tout le monde nous attendait autour de la table. Le silence se fit à l'arrivée des pêcheurs : leurs paniers étaient vides.
La page qui tourne