Délicieuse cambriole

A la bougie ou à la lampe torche, suivant le degré de fantaisie de chacun, les visiteurs ont parcouru l’exposition à la recherche de la perle rare.

L’objectif de l’artiste est bien la transgression du modèle traditionnel : loin de nous l’habituelle atmosphère feutrée, les sols que l’on peut lécher tellement ils sont briqués, la lumière tamisée ; ici, le visiteur est plongé dans l’atmosphère du grenier de famille.

Avec le billet d’entrée, chacun doit capturer un objet, celui qui le touche, l’intrigue, l’amuse. La confusion est volontairement entretenue par l’artiste : il demande bien à ses visiteurs de photographier un objet, et non de le subtiliser. Mais en capturant son image, le visiteur s’approprie l’objet. L’artiste a bien compris que l’Œuvre lui échappait dès lors qu’il la présentait à un public : elle n’existe que parce qu’elle est regardée, goûtée, pour être appréciée ou détestée. Et dès que la lumière du visiteur effleure un morceau de l’Œuvre, alors elle n’appartient plus qu’à celui qui la regarde.

Ainsi, chacun a finalement visité une exposition différente, personnelle, qui résonne très intimement, et tous ont fait l’expérience d’associer véritablement leur regard à celui de l’autre.

 

Noémie